Prolapsus : Les prothèses vaginales, bientôt interdites en France ?

Certaines femmes, après avoir subi un accouchement ou par vieillesse, peuvent être confrontées à un prolapsus aussi appelé une descente d’organes (la vessie, le rectum et l’utérus) soutenus normalement par le périnée.

Les prothèses vaginales, pour qui ?

Cette pathologie, due à un périnée affaibli, touche une femme sur deux de plus de 50 ans selon l’Association Française d’Urologie (AFU). Le traitement du prolapsus passe d’abord par une rééducation avec un kinésithérapeute. Si la rééducation du périnée paraît insuffisante alors de la chirurgie peut être faite afin de « remettre » les organes à leur place.

Lorsque la chirurgie ne semble pas possible par l’abdomen elle se fait par le vagin et alors, une prothèse vaginale y est souvent associée. Mais ces prothèses restent souvent décriées notamment à cause de leurs nombreux effets secondaires.

Une source de complications…

Les complications liées aux prothèses peuvent être : des saignements, de la douleur, des rapports sexuels impossibles… les conséquences s’avérant très lourdes pour les femmes concernées. 1 patiente sur 30 serait ainsi atteinte de ces effets indésirables dus à un rejet ou à une rétraction de la prothèse dans le vagin.

Pour les urologues et les gynécologues spécialisés dans les prolapsus, la prothèse vaginale n’est jamais utilisée en première intention mais elle reste nécessaire en cas de dernier recours. Sans cela, certaines femmes pourraient passer par un processus de guérison encore plus long, difficile et douloureux.

Et une polémique…

La prothèse Prolift, un tissu en plastique posé comme un hamac dans le vagin, avait été interdite en France en 2013. La raison ? Le tissu était trop lourd, la cicatrisation compliquée, et la pose très technique. Le labo n’avait pas non plus indiqué certains effets secondaires. Avec cette prothèse vaginale, de nombreuses femmes ont beaucoup souffert. Des procès avaient même été lancés contre le laboratoire la fabricant. Elle n’est maintenant plus présente sur le marché mais d’autres prothèses plus légères l’ont remplacé.

Au vu des complications, il y a moins d’un an l’AFU a demandé un rapport d’étude sur les prothèses vaginales. Xavier Gamé, chirurgien urologue et secrétaire générale de l’AFU a ainsi expliqué qu' »étant donné que les fabricants n’ont pas fourni, dans le délai imposé de neuf mois, les preuves d’efficacité et de sécurité des prothèses vaginales, les pouvoirs publics s’interrogent aujourd’hui sur la nécessité d’interdire la mise à disposition en France de ces dispositifs. » Peut-être débouchera-t-il sur une interdiction des prothèses vaginales en France ?

(Image à la une : Getty Images)