
Le couple libre, la nouvelle tendance
L’Ă©dition 2025 de l’Observatoire Ifop-Gleeden confirme une tendance de fond : les Français n’ont jamais Ă©tĂ© aussi nombreux Ă questionner le modèle traditionnel du couple exclusif. Ă€ l’heure oĂą la fidĂ©litĂ© n’apparaĂ®t plus comme une Ă©vidence mais comme un choix parmi d’autres, le couple libre s’impose peu Ă peu dans les mentalitĂ©s… et dans les pratiques.
L’essor discret mais rĂ©gulier des couples libres
Selon l’enquête, près d’un Français sur trois (32%) déclare avoir déjà été engagé dans une relation non exclusive. Ce chiffre marque une nette progression par rapport aux études précédentes et illustre l’intérêt croissant pour des formes amoureuses plus ouvertes. À noter que cette dynamique est particulièrement marquée chez les moins de 35 ans, une génération pour qui la flexibilité émotionnelle et sexuelle semble devenir une norme.
Plus rĂ©vĂ©lateur encore : près d’un Français sur deux (47%) envisage aujourd’hui, au moins thĂ©oriquement, la possibilitĂ© d’un couple libre. Cette acceptation symbolique dĂ©passe le cadre strict des pratiques : elle traduit un changement profond de la conception du couple, dĂ©sormais perçu comme un espace de nĂ©gociation et non plus comme un modèle figĂ©.
Qui sont les adeptes du couple libre ?
Le profil type du Français favorable au couple libre est plutĂ´t jeune, urbain, diplĂ´mĂ©, et se dĂ©clare globalement plus ouvert aux expĂ©rimentations sexuelles. L’enquĂŞte note par ailleurs une surreprĂ©sentation des personnes ayant dĂ©jĂ connu un divorce ou une sĂ©paration marquante : forte de leurs expĂ©riences, cette population est souvent plus disposĂ©e Ă envisager des formes d’engagement moins exclusives.
Paradoxalement, les adeptes du couple libre valorisent tout autant que les autres la fidĂ©litĂ© Ă©motionnelle. Le fait d’accepter la sexualitĂ© partagĂ©e avec d’autres partenaires ne signifie pas pour eux un dĂ©sinvestissement affectif ; au contraire, nombre d’entre eux insistent sur la nĂ©cessitĂ© de prĂ©server la sincĂ©ritĂ© des sentiments au sein du couple principal.
La technologie, catalyseur de nouvelles formes relationnelles
Impossible d’ignorer l’impact du numĂ©rique. Les plateformes de rencontre — au premier rang desquelles Gleeden, spĂ©cialisĂ© dans les relations extraconjugales — offrent un cadre discret et sĂ©curisĂ© pour explorer ces pratiques. La multiplication des canaux de communication et l’anonymat relatif d’Internet favorisent la mise en contact entre personnes partageant des visions similaires de la libertĂ© amoureuse.
Autre fait intĂ©ressant : les outils numĂ©riques ne servent pas seulement Ă initier des aventures sexuelles. Ils sont souvent utilisĂ©s pour nĂ©gocier les termes de la relation, dĂ©finir des règles claires ou encore partager des expĂ©riences avec d’autres couples.
Une mutation culturelle de fond
Ce que révèle l’étude Ifop-Gleeden 2025 dépasse la simple question de l’adultère consenti : c’est le modèle même de l’amour exclusif qui vacille. La fidélité physique, longtemps perçue comme le socle de la stabilité conjugale, est aujourd’hui relativisée. L’attachement, la communication, la loyauté émotionnelle prennent le pas sur l’exclusivité sexuelle.
Pour autant, cette évolution reste ambivalente : 53% des sondés continuent d’associer la fidélité sexuelle à une preuve essentielle d’amour, signe que les représentations traditionnelles conservent une certaine force, notamment dans les milieux plus conservateurs ou chez les plus de 50 ans.
Ă€ l’ère de l’individualisation des parcours de vie, l’idĂ©e mĂŞme de moduler le couple selon ses besoins gagne du terrain. Pour certains, cela signifie rester fidèle Ă une conception traditionnelle de l’amour ; pour d’autres, cela implique de redĂ©finir ensemble les termes de l’engagement.
Ă€ la lumière de cette Ă©tude, une chose est sĂ»re : le couple libre n’est plus une marginalitĂ© honteuse, mais bien une option parmi d’autres dans le paysage amoureux français.