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Par Union.fr
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L’affaire Ravaillac, le journal étudiant censuré !

Par | 11 août 2020

Ravaillac fut l’assassin du roi Henri-IV au 17ème siècle. Il fut aussi un journal du lycée parisien Henri-IV, réalisé par des élèves de 2001 à 2002.

La seconde édition du Ravaillac a eu raison de lui : le lycée en a interdit sa diffusion.

Le numéro spécial sexe polémique

Intitulée « du cul, du cul, du cul », l’édition de 2002 se centrait sur la sexualité. De manière sérieuse, drôle ou provocante, plusieurs sujets comme la pornographie, la prostitution ou encore l’homosexualité et l’homophobie y étaient abordés.

L’élément le plus évocateur et polémique resta la couverture du journal : 5 rédacteurs posant nus, leur sexe simplement caché pour une bande adhésive (et amovible). Les lycéens qui avaient accepté de se dénuder pour la couverture, expliquaient en début de journal que « lorsqu’un lycéen prétend, par le poids de ses écrits, devenir une sorte de personnage public au sein de la communauté scolaire, n’est-ce pas déjà de l’exhibitionnisme ? ».

Ils savaient que leur message allait faire des remous. Le lycée avait d’ailleurs fini par en interdire la diffusion et renvoyer les rédacteurs de l’établissement. Les motifs de « protection de la jeunesse » et de « publication à connotation pornographique » furent invoqués dans cette décision.

Contre la censure

À la suite des évènements, les rédacteurs du journal avaient décidé de porter plainte contre l’Éducation nationale. Ils estimaient avoir été censurés injustement. Pour eux, l’interdiction de la publication du journal représentait une atteinte à la liberté d’expression.

En 2004, à l’issu du procès, les lycéens avaient pu obtenir gain de cause. Selon le tribunal, le proviseur avait commis une « erreur d’appréciation » en interdisant le Ravaillac dans l’établissement. La cour avait aussi expliqué que « eu égard à son contenu et au but recherché qui est de susciter une réflexion du lecteur sur la sexualité, en particulier celle des jeunes, ce numéro n’était pas, en dépit de son caractère parfois provocateur, de nature à perturber ou heurter la sensibilité des élèves de Henri IV et même les plus jeunes d’entre eux ». Après cette décision, le ministère avait essayé de faire appel mais en vain.

En 2004, suite au procès, les lycéens rédacteurs du Ravaillac décidèrent de se réunir pour former l’association Ravaillac. Ils refirent une nouvelle revue nommée Troubles abordant la sexualité, la politique et la culture. Par la même occasion, ils appelèrent les lycéens à s’insurger contre la censure et les tabous imposés.

(Image à la une : Journal Ravaillac)

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