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Par Union.fr
Deborah de Robertis

Lourdes : l’exhibition de l’artiste Deborah de Robertis condamnĂ©e

Par | 11 août 2020

Quand l’art se retrouve dans l’espace public (quelque soit sa forme) il est plus facilement sujet Ă  polĂ©mique. Il peut fasciner ou au contraire choquer ! RĂ©cemment, la statue en forme de vulve La Fontaine d’Elsa Sahal a dĂ©frayĂ© la chronique. Cette fois-ci, c’est Deborah de Robertis, une artiste luxembourgeoise, qui revient dans l’actualitĂ© pour la condamnation de sa performance Ă  Lourdes en 2018.

Une exhibition remarquée

En 2018, l’artiste Deborah de Robertis s’est affichĂ©e dĂ©nudĂ©e Ă  l’entrĂ©e de la grotte du Sanctuaire de Lourdes. PostĂ©e devant la statue de la vierge Marie, elle portait seulement un voile bleu sur la tĂȘte et mimait les mĂȘmes gestes que la sculpture.

Sur ses rĂ©seaux sociaux, elle explique que son geste, dans sa dĂ©marche artistique, reste avant tout fĂ©ministe : « Avec ce geste de mise Ă  nu, j’incarne l’apparition de la Vierge avec mon corps de chair et de femme vivante. Ce geste est un hymne Ă  la vie. En incarnant les modĂšles fĂ©minins, mon propos est de les libĂ©rer du cadre dans lequel ils sont figĂ©s et inverser ainsi le point de vue Ă  partir du regard des femmes sur le plan historique, politique et artistique« .

Un acte condamné

En 2018, le Sanctuaire de Lourdes avait portĂ© plainte contre l’artiste pour exhibition sexuelle. Selon le droit français, l’exhibition sexuelle dĂ©signe l’action consistant Ă  dĂ©voiler en public sa nuditĂ©, en montrant ses attributs sexuels ou en commettant un acte Ă  caractĂšre sexuel. Elle peut ĂȘtre condamnĂ©e jusqu’Ă  1 an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.

Deborah de Robertis en a ici fait les frais : le 6 AoĂ»t 2020, elle a Ă©tĂ© condamnĂ©e Ă  2000 euros d’amende. Pour le Procureur, l’acte, qu’il soit dans un cadre artistique ou non, a enfreint la loi, d’oĂč la condamnation.

L’artiste compte faire appel de cette dĂ©cision. Elle continue de soutenir le fait que son acte se montrait artistique et militant.

Deborah de Robertis adepte de l’exhibition au nom de l’art

Avant Lourdes, elle n’avait jamais Ă©tĂ© condamnĂ©e pour ses performances. Dans une dĂ©marche artistique elle s’Ă©tait dĂ©jĂ  dĂ©nudĂ©e en public Ă  plusieurs reprises. Une fois pour imiter L’origine du monde de G. Courbet et une autre fois en rĂ©fĂ©rence Ă  Olympia d’E. Manet. À chaque fois arrĂȘtĂ©e, elle rĂ©ussissait toujours Ă  ĂȘtre relaxĂ©e.

Toutes ses performances semblent pensĂ©es dans un but : bousculer les codes et marquer les esprits. Pour elle, le plus important reste le message qu’elle souhaite faire passer. Lors d’une interview pour les Inrockuptibles, l’artiste explique que « se mettre nu, c’est vraiment accessoire, c’est presque la chose la plus facile de la performance. Les gens pensent que c’est le coeur, mais non, ce n’est pas un strip-tease. Ce qui m’intĂ©resse c’est la confrontation« .

Pourtant, le corps de la femme demeure encore sexualisĂ© et le tabou de la nuditĂ© est loin d’ĂȘtre levĂ©. La majoritĂ© des Français(es) a encore du mal Ă  se faire Ă  la tendance « no-bra » par gĂȘne de percevoir des tĂ©tons Ă  travers les vĂȘtements. Accueillir la nuditĂ© comme le fait Deborah de Robertis, ne semble pas ĂȘtre pour tout de suite…

(Image Ă  la une : Deborah de Robertis)

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