Paris : le graffeur de « l’amour court les rues » accusĂ© d’ĂȘtre un prĂ©dateur sexuel
Plusieurs femmes ont rĂ©cemment tĂ©moignĂ© sur le street-artist parisien Wilfrid A. connu pour ses graffs « l’amour court les rues ». Elles l’accusent d’agressions sexuelles et de viols.
Un scénario rodé
Selon les tĂ©moignages, il aurait le mĂȘme procĂ©dĂ© avec toutes les filles.
- Il aborderait les jeunes femmes dans la rue, le mĂ©tro, sur les rĂ©seaux sociaux…
- Il leur proposerait de devenir modÚle pour lui via sa notoriété de graffeur et photographe « reconnu ».
- Il les emmÚnerait dans son appartement pour faire une séance de photos « sexy »
- Il finirait par des attouchements sexuels voir des viols. Son prétexte serait de détendre et mettre en confiance les modÚles.
Cela lui a valu le surnom du « prédateur court les rues ». Dans le dictionnaire, un prédateur se définit comme se nourrissant de ses proies. Le rapprochement est cinglant.
Certains de ces graffitis « l’amour court les rues », visibles dans toute la capitale, ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par « violeur court les rues ».
Points communs entre les victimes
Elles sont toutes jeunes, il y en a mĂȘme des mineurs au moment des faits supposĂ©s. Parmi elles, des mannequins, des apprentis modĂšles et des femmes qui travaillaient dans le milieu artistique.
Pour ces victimes prĂ©sumĂ©es, la notion de consentement n’a pas Ă©tĂ© respectĂ©e. Certaines n’ont pas rĂ©ussi Ă rĂ©agir sur le moment, d’autres ont pu s’enfuir. Elles se sont toutes senties en danger ou gĂȘnĂ©es sur le moment. Selon l’Observatoire des violences faites aux femmes, 94 000 femmes majeures dĂ©clarent avoir Ă©tĂ© victimes de viol ou de tentatives de viol en 2018.
Toutes les victimes prĂ©sumĂ©es de Wilfrid ont les mĂȘmes sentiments de honte et de culpabilitĂ© qui reviennent. Mais depuis qu’elles savent qu’elles ne sont pas toutes seules dans ce cas, la tendance change.
Quand les langues se délient
Elles ont commencé à parler de ce prédateur sur les réseaux sociaux. Notamment sur un groupe facebook privé pour les modÚles qui veulent mettre en garde contre les photographes-agresseurs.
16 premiĂšres femmes ont tĂ©moignĂ© via une enquĂȘte du magazine Neon. S’est ensuivie une vague de dĂ©clarations d’autres victimes prĂ©sumĂ©es du graffeur. En tout, elles sont 25 Ă avoir dĂ©posĂ© une plainte collective pour des faits s’Ă©tant dĂ©roulĂ©s entre 2009 et 2020. Aujourd’hui, l’enquĂȘte est en cours et a libĂ©rĂ© la parole : une centaine de femmes a tĂ©moignĂ©.
En France, l’auteur d’une agression sexuelle risque jusqu’Ă 7 ans de prison et 100 000⏠d’amende. Pour un viol, il peut encourir 20 ans de prison.