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Par Union.fr
Les Ballets roses : une affaire de sexe et politique

Les Ballets roses : une affaire de sexe et politique

Par | 4 août 2020

L’expression « ballets roses » provient de G. Gherra, un journaliste de France-Soir pendant l’affaire du mĂŞme nom. Le scandale a Ă©clatĂ© avec une rĂ©vĂ©lation du Monde en 1959 sur le dĂ©tournement de mineurs par un policier.

Des soirées libertines avec des mineurs

Le policier aurait organisé des partouzes entre des personnalités et des mineurs dans la région parisienne.

Qui fut inculpĂ© dans l’affaire ?

AndrĂ© Le Troquer, le prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale de l’Ă©poque, qui organisait ces soirĂ©es dans le pavillon Butard.

Il y eut aussi d’autres hommes âgĂ©s et fortunĂ©s comme des directeurs de magasins, de restaurants… en tout ils Ă©taient une dizaine.

Comment se déroulaient les soirées ?

Des jeunes filles entre 14 et 20 ans y Ă©taient emmenĂ©es pour y consommer de l’alcool et de la marijuana dans un premier temps. Ă€ l’Ă©poque, l’âge de la majoritĂ© Ă©tait fixĂ© Ă  21 ans.

Selon C. Dubois et C. Deloire, les soirĂ©es libertines s’organisaient autour de « sĂ©ances de strip-tease, poses dĂ©nudĂ©es, plaisirs des sens agrĂ©mentĂ©s de coups de martinet, chorĂ©graphies sensuelles » jusqu’aux relations sexuelles complètes.

Les hommes auraient abusĂ© de leur pouvoir en promettant aux filles qu’ils pousseraient leur carrière artistique grâce Ă  leurs relations. Les filles Ă©taient piĂ©gĂ©es et leur mère parfois mĂŞme consentantes.

Une affaire minimisée ?

Plusieurs personnes furent jugĂ©es et condamnĂ©es Ă  de la prison ferme mais AndrĂ© Le Troquer y Ă©chappa. ConsidĂ©rĂ© comme une figure politique et un hĂ©ros de guerre en tant que soldat puis rĂ©sistant, il fut seulement condamnĂ© Ă  1 an de prison avec sursis et 3000 francs d’amende. Sa carrière politique Ă©tait entachĂ©e Ă  moitiĂ© : il avait dĂ©jĂ  fait son bout de chemin.

L’affaire fit peu polĂ©mique Ă  l’Ă©poque, occultĂ©e notamment par la guerre d’AlgĂ©rie qui faisait beaucoup plus de remous politique. AndrĂ© Le Troquer rĂ©futa Ă  chaque fois les allĂ©gations contre lui et cria au complot.

Dans l’ouvrage Ballets roses de B. Duteurtre, l’Ă©crivain Ă©voque une Ă©poque oĂą la pĂ©dophilie n’Ă©tait pas encore considĂ©rĂ©e comme un dĂ©lit. Dans les annĂ©es 70, elle Ă©tait plutĂ´t vue par certains intellectuels comme un acte de dĂ©sinhibition.

Le tribunal aurait d’ailleurs moralisĂ© les jeunes filles. La sociĂ©tĂ© dĂ©cadente fut mise en cause dans cette sombre affaire. Une des prĂ©sumĂ©es victimes fera pourtant une tentative de suicide et d’autres n’arriveront pas Ă  tĂ©moigner lors des auditions.

Pour rappel, actuellement un âge minimal de consentement sexuel n’existe pas en France. Seulement un abus de faiblesse peut ĂŞtre mis en cause jusqu’Ă  15 ans concernant les mineurs. La loi n’a changĂ© que depuis les annĂ©es 90 sur la prohibition de la pĂ©dophilie. Aujourd’hui, un tel acte est sĂ©vèrement condamnĂ©.

L’auteur B. Duteurtre n’a jamais retrouvĂ© les jeunes filles de ces Ballets roses. Leur tĂ©moignage est figĂ© dans le passĂ©.

(Image Ă  la une : Getty Images)

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