Faire l’amour pour la première fois : pourquoi tant de pression ?
Faire l’amour pour la première fois reste la plupart du temps associĂ© au premier rapport sexuel avec pĂ©nĂ©tration. Tout le monde peut avoir sa propre dĂ©finition mais de nombreux clichĂ©s entourent la virginitĂ©… n’arrangeant en rien la pression qui existe autour des premiers rapports sexuels.
Faire l’amour pour la première fois en chiffres
Du point de vue de la loi française, la première expérience de pénétration vaginale est légale à partir de 15 ans.
Selon l’Ined, les Français font l’amour pour la première fois en moyenne Ă 17 ans (17,6 ans pour les filles et de 17,4 ans pour les garçons). Il n’existe cependant pas de normalitĂ© en la matière, le plus important est de se sentir prĂŞt(e) ! Certaines personnes le font avant cet âge lĂ et d’autres après : Ă 17 ans, la moitiĂ© des Ă©tudiant(e)s inscrits Ă l’universitĂ© n’auraient jamais eu de rapport sexuel.
Les motivations pour faire sa première fois semblent larges mais proviendraient aussi d’une pression sociale. Une enquĂŞte de l’institut Ipsos pour la Fondation Pfizer a dĂ©voilĂ© que 24% des adolescents dĂ©clareraient avoir eu leur premier rapport sexuel “parce que c’est quelque chose qu’il faut avoir fait Ă cet âge-là ”. Vient ensuite 14% “pour ne pas ĂŞtre en retard par rapport aux amis”.
La pression liée à la première fois
Il existe une pression autour de la virginitĂ© et de « sa perte » depuis la nuit des temps et encore aujourd’hui, pour les deux sexes. Les personnes vierges peuvent ĂŞtre vues comme coincĂ©es, prudes, peu viriles (pour les personnes pourvues d’un pĂ©nis)… et celles et ceux qui ont fait l’amour comme des adultes, des gens « normaux » ou des dĂ©bridĂ©(e)s sexuels ? La pression vient de ces premiers stĂ©rĂ©otypes…
Ă€ 15 ans ou Ă 30 ans… il n’existe pas de « bon » âge pour faire sa première fois et pourtant une pression existe pour la faire pendant la pubertĂ©. Avant toute chose, il faut se sentir prĂŞt(e) et le vouloir. Si l’on compare avec d’autres pays comme le Japon par exemple, 43% des jeunes japonais de 18 Ă 35 ans n’auraient jamais fait l’amour selon le National Institute of Population and Social Security Research.
Le manque d’expĂ©rience fait aussi souvent peur… pourtant c’est en forgeant qu’on devient forgeron ! L’attention portĂ©e au bien-ĂŞtre du ou de la partenaire semble pourtant plus importante que sa performance sexuelle. L’expĂ©rience vient naturellement au fur et Ă mesure des rapports sexuels et de la dĂ©couverte de son propre corps.
D’autres stĂ©rĂ©otypes autour de la virginitĂ©
L’hymen, un critère de virginitĂ© ? Il n’en est rien. Les diffĂ©rentes Ă©tudes scientifiques Ă travers le monde ont Ă©tĂ© claires : une femme peut très bien ne pas avoir d’hymen du tout. Une autre peut en avoir un très souple, ou alors très tendu. Des dĂ©chirures peuvent se prĂ©senter ou non… Quoiqu’il en soit, contrairement Ă une croyance rĂ©pandue, l’hymen ne se dĂ©chire pas mais il se dĂ©tend pendant l’acte sexuel. Il devient ainsi un Ă©lĂ©ment peu fiable de virginitĂ©. La douleur lors du premier rapport ne vient pas forcĂ©ment de l’hymen mais plutĂ´t du stress et du manque de lubrification…
Le concept de la virginitĂ© et de « sa perte » reste très vaste. La première expĂ©rience sexuelle, qu’elle soit en solo, en duo, avec seulement des caresses, du sexe oral ou de la pĂ©nĂ©tration, reste propre Ă tout un chacun. La première fois peut ne pas forcĂ©ment se cantonner Ă une pĂ©nĂ©tration vaginale : la sexualitĂ©, ce n’est pas que de la pĂ©nĂ©tration vaginale, n’est-ce pas ?
(Image Ă la une : Getty Images)