Sexe virtuel : zoom sur la pratique du sexting

Les sextos et autres nudes sont aujourd’hui pratiques courantes avec l’avènement des nouvelles technologies et pourraient consister en une forme de relation sexuelle parmi tant d’autres. Zoom sur la pratique du sexting qui a connu un regain d’intérêt chez les Français ces derniers mois.

Vous avez dit sexting ?

Le sexting, mot valise composé de sex et texting, consiste en un échange virtuel consenti entre deux (ou plusieurs) personnes, de contenus à caractères sexuels, qu’ils soient sous forme de texte, audio, photo ou vidéo. Il serait apparu avec l’arrivée des smartphones.

75% des adultes dans le monde seraient concernés par la pratique selon une enquête réalisée par le fabriquant de sextoys LELO. Devenu un préliminaire, voir une pratique sexuelle à part entière, près de la moitié des Français aurait déjà échangé des messages coquins.

Le sexting, pourquoi ?

Le sexting permet d’installer une tension et de susciter le désir. Pratiqué au sein du couple, il boosterait la libido et permetterait d’entretenir la flamme du désir.

La sexualité est vaste et peut prendre de multiples formes, ainsi, nos zones érogènes sont loin de se résumer à nos seules parties génitales, le cerveau en serait une : il active notre libido, est source d’imagination et projette nos fantasmes. Cet échange, lorsqu’il est consenti, peut s’avérer très agréable pour les deux parties, il crée une tension érotique et semblerait même corrélé à une satisfaction sexuelle plus importante ainsi qu’à une relation de couple épanouie.

Dans la période actuelle, le sexting serait un excellent de moyen de communication pour les couples et partenaires sexuels éloignés. Le confinement, du fait de l’éloignement et de la restriction des contacts physiques, aurait ainsi entrainé une digitalisation croissante de la vie sexuelle des Français. Une enquête réalisée par l’IFOP met un lumière une explosion de cette pratique, notamment chez les jeunes, la proportion des moins de 35 ans à avoir échangé des messages coquins via un smartphone serait passé de 50% à 62% entre Février et Avril 2020.

Sexting : un objectif pas uniquement sexuel ?

Il se pourrait que le moteur pour envoyer un message coquin… ne soit pas nécessairement une envie de sexe ! Une étude révèle que les adeptes de la pratique ne le feraient parfois non pas dans un but sexuel mais pour se rassurer vis-à-vis de la relation qu’ils entretiennent avec leur partenaire et ainsi de soulager une anxiété.

Par ailleurs les psychologues américaines Michelle Drouin et Elizabeth Tobin, mettent en avant le phénomène du sexting « consenti mais non désiré ». Les jeunes adultes enverraient alors des messages érotiques sans en avoir réellement envie ou être d’humeur à la coquinerie. Parmi les raisons invoquées : satisfaire ou combler un désir de son partenaire, éviter une dispute, entrer dans une logique de séduction, nourrir l’intimité au sein du couple ou encore par peur d’être abandonné(e) par le/la conjoint(e).

Si le sexe non désiré toucherait d’avantage les femmes, le « sexting consenti mais non désiré » serait indépendant du genre de la personne et concernerait autant les hommes que les femmes.

Sexting et nudes

Incontournable du sexting, il pimente les conversations et permet de mettre une image sur les mots coquins échangés. Ce stimuli visuel à fort effet érotique permet de faire monter l’excitation et serait également bénéfique pour la confiance en soi.

Le nude est très pratiqué chez les jeunes, plus d’un tiers déclare avoir déjà envoyé ce type de contenus. Le recours aux photos ou vidéos tendrait d’ailleurs à supplanter l’échange de messages écrits comme l’observe la criminologue suisse Yara Barrense-Dias. Cet échange de photos prendrait de multiples formes allant de la simple évocation aux contenus explicites. Toujours selon la chercheuse, les filles seraient d’avantage à même d’envoyer des photos suggestives alors que les garçons ne passeraient pas par quatre chemins et enverraient des photos telles que des dick pics (photos de leur pénis). La réception de ces contenus ne seraient néanmoins pas consentis dans une majorité de cas.

Il convient ainsi de rappeler que le sexting, comme toute pratique sexuelle, doit être consentie. L’envoi de sextos ou d’images d’organes génitaux non sollicités, est considéré comme du harcèlement sexuel (d’autant plus si ces envois sont répétés), délit punissable de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euro d’amendes. Également, le revenge porn ou la diffusion d’images à caractères pornographiques sans consentement de la personne concernée quant à la diffusion fait également l’objet de sanctions pénales (2 ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amendes).

Un bon sexto c’est quoi ?

Comme toute pratique sexuelle, le sexting est un art qu’il s’agit de maitriser. Voici quelques conseils (non exhaustifs) pour un sexto réussi !

• Susciter l’attente et le désir
• Utiliser des sous-entendus
• Faire grimper la température au fur et à mesure, se lancer dans un scénarios que vous construirez à deux tout au long de l’échange peut vous y aider.
• Bannir les fautes d’orthographe
• Faire la bonne photo au bon moment (la confiance envers le destinataire est ici primordiale) avec l’accord du partenaire
• Enlever ses inhibitions et surmonter sa timidité : le jeu est lancé, autant y jouer jusqu’a la fin et profiter de ce moment coquin
• Soyez inventifs, les sextos, c’est comme le sexe, c’est mieux quand on ne s’ennuie pas !
• Répondez au sextos que vous recevez, une absence de réponse à un message coquin peut être vexant. Il ne s’agit cependant pas de vous forcer, si vous n’en avez pas envie, dites le gentiment à la personne.