La PMA pour toutes vient d’être adoptée !

Alors que la Procréation Médicalement Assistée (PMA) était autorisée pour les couples infertiles, l’Assemblée nationale a voté son ouverture à toutes les femmes. Qu’elles soient infertiles, seules, en couples… toutes les femmes seront autorisées à recourir à la PMA si elles le souhaitent ou presque.

Retour sur cette mesure phare encadrée par la loi bioéthique de 2004.

La PMA en France

Selon l’Inserm, la PMA « consiste à manipuler un ovule et/ou un spermatozoïde pour procéder à une fécondation. » Seuls les couples infertiles ou porteur de maladies graves représentant un danger (pour l’enfant ou le conjoint) pouvaient avoir recours à la PMA avant la révision de la loi.

Pour ces motifs là, la PMA était 100% remboursée par l’État. Après le passage de cette loi, elle ne sera pas prise en charge par l’Assurance maladie pour les femmes seules ou en couples qui ne présentent pas de signes d’infertilité.

La PMA n’est possible en France que depuis 2004 et depuis, son recours représente environ 3% des natalités chaque année.

• En 2004, le premier enfant est né par la technique de la PMA.
• En 2010, il y a 22401 naissances grâce à la PMA soit 2,7% des bébés nés cette année là.
• En 2018, 1 naissance sur 30 est issue de la PMA soit 3,4% de la natalité.

En France, les femmes seules ou les couples lesbiens qui souhaitaient avoir un enfant devaient se rendre en Belgique, en Espagne, au Royaume-Uni… où elle était déjà autorisée. En Europe, il y a encore quelques pays qui n’ont pas légalisé la PMA pour toutes dont notamment l’Allemagne, l’Italie, la Lituanie…

Une loi controversée

Avant qu’elle soit adoptée en deuxième lecture le 29 juillet 2020, elle a suscité de nombreux débats.

Il y a eu de nombreux arguments en faveur de la PMA pour toutes :

• Elle permettrait de garantir la sécurité sanitaire des mères (et de leurs enfants) qui auraient recours à des inséminations artisanales dangereuses.
• Elle permettrait d’assurer une sécurité juridique pour la reconnaissance de la parentalité aux yeux de la loi.
• Elle supporterait la non-discrimination d’une personne voulant un enfant quelque soit son statut ou son identité.

Mais aussi de nombreux arguments contre :

• Elle encouragerait la médicalisation abusive. Une aide à la base médicale pour l’infertilité deviendrait une aide sociétale.
• Elle conduirait à une pénurie de sperme en France car cela marche sur un système de don gratuit. Ou mettrait en danger cette gratuité.
• L’enfant ne connaîtrait pas ses parents biologiques.
• Elle pousserait à une sorte d’eugénisme.

Peu importe, la PMA pour toutes a finalement été votée… mais toutes n’y auront pas le droit. La PMA post-mortem a été rejetée : les veuves qui souhaitent continuer à avoir des enfants de leur époux décédé ne pourront pas y recourir.

(Photo à la une : Getty Images)