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Par Union.fr

Que penser de MYM.fans, l’Onlyfans français ?

Par | 26 février 2021

MYM, c’est le « onlyfans » français sur lequel des cĂ©lĂ©britĂ©s sont de plus en plus prĂ©sentes. Astrid Nelsia, AurĂ©lie Preston, Adrien Laurent ou mĂŞme Clara Morgane ont lancĂ© leur compte privĂ©, accessible en dĂ©boursant entre 9,99 et 99,9 € par mois. Retour sur la recette d’un succès 100% français.

L’avĂ©nement de la « passion economy »

L’Ă©conomie de la passion, kĂ©sako ? C’est ce mouvement lent qui remplace l’industrie de masse depuis quarante ans, et qui transforme les travailleurs, interchangeables, en crĂ©ateurs uniques, singuliers, prĂŞts Ă  proposer des produits personnalisĂ©s qui s’adaptent aux dĂ©sirs de chacun.

Des colliers produits pour pas cher en Chine et rapatriĂ©s en France ? Oui, mais est-ce produit par ce petit artisan qui respecte l’environnement et permet des crĂ©ations uniques avec un message fort ? Si votre coeur flanche pour la deuxième option, alors vous avez basculĂ© dans l’Ă©conomie de la passion, dans un monde oĂą les crĂ©ateurs qui produisent Ă  Ă©chelle humaine pour une « fanbase ».

Et c’est pourquoi, depuis 40 ans, de plus en plus d’influenceurs et crĂ©ateurs de contenu, dans diffĂ©rents domaines (sexo, mode, maquillage, etc.) prennent d’assaut le net, en trainant derrière eux, une communautĂ© prĂŞte Ă  suivre leurs valeurs, et Ă  mettre la main au portefeuille pour ça.

L’Ă©conomie du nude s’inscrit dans cette mouvance !

Quel rapport avec MYM ? Sans Ă©conomie de la passion, il y aurait difficilement une « économie du nude« , c’est-Ă -dire une fanbase prĂŞte Ă  dĂ©bourser un abonnement pour obtenir du contenu « premium » des stars (ou moins stars). Cette Ă©conomie s’oppose par exemple, dans une certaine mesure, aux plateformes de tubes qui diffusent pour la majoritĂ© du contenu mettant en scène des anonymes, ou du contenu datĂ©.

MYM, Ă  l’inverse, permet de rentrer dans l’intimitĂ© du crĂ©ateur, en observant sa connexion en temps rĂ©el, en lui demandant des produits personnalisĂ©s, et en Ă©changeant rĂ©gulièrement avec lui. Le but ? Faire tomber le plus de barrières virtuelles possibles, entre le consommateur et le producteur, et remettre de l’humain au centre de la relation.

Cette tendance s’inscrit Ă©galement dans un contexte de banalisation de l’envoi de nudes et de sextos ! En France, le centre de sondage Ifop rĂ©vĂ©lait en 2020, Ă  l’occasion de l’affaire Girveaux que 14% des Français avaient dĂ©jĂ  envoyĂ© des nudes, dont 31% des jeunes de 18 Ă  25 ans. Plus Ă  l’aise avec les nouvelles technologies, mais aussi avec l’autoĂ©rotisation de leur corps, les jeunes semblent donc la cible idĂ©ale pour produire le contenu, qu’ils font naturellement par ailleurs, et le diffuser Ă  des inconnus.

Une Ă©conomie qui se serait diffusĂ©e de plus de 75% durant le confinement, rĂ©pondant Ă  un besoin de plus en plus encrĂ© dans la sociĂ©tĂ© Ă  cause de la crise sanitaire : celui d’associer Ă  la sexualitĂ© une forme d’affection et d’intimitĂ©.

MYM : des critiques sur les dérives possibles

Première dĂ©rive possible ? Comme dans toute plateforme qui diffuse du contenu Ă  caractère pornographique, et comme ce fut dĂ©noncĂ© rĂ©cemment par le New Tork Times concernant Pornhub, les mineurs peuvent facilement contourner les processus d’inscription, et diffuser du contenu pĂ©dopornographique.

Le contenu peut Ă©galement « leaker », c’est-Ă -dire, « fuiter » pour ĂŞtre diffusĂ© sur des plateformes gratuites, ou monĂ©tisĂ©s sur d’autres plateformes payantes. Il est nĂ©cessaire de partir du principe que chaque photo diffusĂ©e sur la plateforme MYM.fans peut ĂŞtre utilisĂ©e Ă  mauvais escient.
C’est pourquoi la plupart des influenceurs inscrits sur la plateforme sont clairs Ă  ce sujet : il ne faut pas diffuser un contenu si on l’assume pleinement.

Selon l’ADN qui a Ă©tudiĂ© le phĂ©nomène : « Difficile de savoir pour le moment quelle consĂ©quence va avoir cette nouvelle tendance sur nos comportements. Il est probable que ce succès repose aussi sur l’overdose de contenu pornographique gĂ©nĂ©rique ainsi que sur le sentiment de solitude de la nouvelle gĂ©nĂ©ration d’internaute. »

Et pour tous ceux qui souhaitent se lancer, appâtĂ© par le concept d’argent facile que promeut indirectement la plateforme, l’influenceuse « Pure Human Soul » qui s’est inscrite sur la plateforme met en garde les nouveaux arrivants : « L’argent facile, ça n’existe pas. Il y a toujours quelque chose qui va ĂŞtre contraignant, Ă  un moment ou Ă  un autre.

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