
Que penser de MYM.fans, l’Onlyfans français ?
MYM, c’est le « onlyfans » français sur lequel des célébrités sont de plus en plus présentes. Astrid Nelsia, Aurélie Preston, Adrien Laurent ou même Clara Morgane ont lancé leur compte privé, accessible en déboursant entre 9,99 et 99,9 € par mois. Retour sur la recette d’un succès 100% français.
L’avénement de la « passion economy »
L’économie de la passion, késako ? C’est ce mouvement lent qui remplace l’industrie de masse depuis quarante ans, et qui transforme les travailleurs, interchangeables, en créateurs uniques, singuliers, prêts à proposer des produits personnalisés qui s’adaptent aux désirs de chacun.
Des colliers produits pour pas cher en Chine et rapatriés en France ? Oui, mais est-ce produit par ce petit artisan qui respecte l’environnement et permet des créations uniques avec un message fort ? Si votre coeur flanche pour la deuxième option, alors vous avez basculé dans l’économie de la passion, dans un monde où les créateurs qui produisent à échelle humaine pour une « fanbase ».
Et c’est pourquoi, depuis 40 ans, de plus en plus d’influenceurs et créateurs de contenu, dans différents domaines (sexo, mode, maquillage, etc.) prennent d’assaut le net, en trainant derrière eux, une communauté prête à suivre leurs valeurs, et à mettre la main au portefeuille pour ça.
L’économie du nude s’inscrit dans cette mouvance !
Quel rapport avec MYM ? Sans économie de la passion, il y aurait difficilement une « économie du nude« , c’est-à-dire une fanbase prête à débourser un abonnement pour obtenir du contenu « premium » des stars (ou moins stars). Cette économie s’oppose par exemple, dans une certaine mesure, aux plateformes de tubes qui diffusent pour la majorité du contenu mettant en scène des anonymes, ou du contenu daté.
MYM, à l’inverse, permet de rentrer dans l’intimité du créateur, en observant sa connexion en temps réel, en lui demandant des produits personnalisés, et en échangeant régulièrement avec lui. Le but ? Faire tomber le plus de barrières virtuelles possibles, entre le consommateur et le producteur, et remettre de l’humain au centre de la relation.
Cette tendance s’inscrit également dans un contexte de banalisation de l’envoi de nudes et de sextos ! En France, le centre de sondage Ifop révélait en 2020, à l’occasion de l’affaire Girveaux que 14% des Français avaient déjà envoyé des nudes, dont 31% des jeunes de 18 à 25 ans. Plus à l’aise avec les nouvelles technologies, mais aussi avec l’autoérotisation de leur corps, les jeunes semblent donc la cible idéale pour produire le contenu, qu’ils font naturellement par ailleurs, et le diffuser à des inconnus.
Une économie qui se serait diffusée de plus de 75% durant le confinement, répondant à un besoin de plus en plus encré dans la société à cause de la crise sanitaire : celui d’associer à la sexualité une forme d’affection et d’intimité.
MYM : des critiques sur les dérives possibles
Première dérive possible ? Comme dans toute plateforme qui diffuse du contenu à caractère pornographique, et comme ce fut dénoncé récemment par le New Tork Times concernant Pornhub, les mineurs peuvent facilement contourner les processus d’inscription, et diffuser du contenu pédopornographique.
Le contenu peut également « leaker », c’est-à-dire, « fuiter » pour être diffusé sur des plateformes gratuites, ou monétisés sur d’autres plateformes payantes. Il est nécessaire de partir du principe que chaque photo diffusée sur la plateforme MYM.fans peut être utilisée à mauvais escient.
C’est pourquoi la plupart des influenceurs inscrits sur la plateforme sont clairs à ce sujet : il ne faut pas diffuser un contenu si on l’assume pleinement.
Selon l’ADN qui a étudié le phénomène : « Difficile de savoir pour le moment quelle conséquence va avoir cette nouvelle tendance sur nos comportements. Il est probable que ce succès repose aussi sur l’overdose de contenu pornographique générique ainsi que sur le sentiment de solitude de la nouvelle génération d’internaute. »
Et pour tous ceux qui souhaitent se lancer, appâté par le concept d’argent facile que promeut indirectement la plateforme, l’influenceuse « Pure Human Soul » qui s’est inscrite sur la plateforme met en garde les nouveaux arrivants : « L’argent facile, ça n’existe pas. Il y a toujours quelque chose qui va être contraignant, à un moment ou à un autre.
Du même auteur
- Pays-Basque : elle photographie des femmes pour sublimer leur sensualité
- Paris : cette autrice imagine un club de vacances SM dans son dernier roman !
- Interview de l'étrange créature, Daniela Benatta
- Libertinage : les fétichistes trouvent-ils leur place en soirée ?
- Ahegao : d'où vient cette grimace érotique des camgirls ?