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Par Union.fr

Les cheveux, symbole de l’orientation sexuelle ?

Par | 10 mai 2021

Dans son roman « La VĂ©nus se rebelle » qui paraitra le 11 mai aux Ă©ditions Leduc, AurĂ©lie Marchi dĂ©cortique la façon dont les cheveux sont perçus socialement et donne un coup de pied dans la fourmilière des injonctions, en partant de son expĂ©rience personnelle : celle d’une femme hĂ©tĂ©ro aux cheveux longs qui est devenue une femme hĂ©tĂ©ro aux cheveux courts. Et de ce que ça a changĂ© dans sa vie.

La VĂ©nus se rebelle
La VĂ©nus se Rebelle

Les cheveux courts, un marqueur de la sortie de la norme

« D’aussi loin que je me souvienne, la femme qui se coupe les cheveux court, très court, est dans l’imaginaire collectif, dans cette rĂ©flexion primaire et sans fondements concrets, une femme-homme et, donc, une femme qui aime les femmes. » extrait de La VĂ©nus se Rebelle (p.41).

Pour Aurelie Marchi, une hĂ©tĂ©rosexuelle qui vit en couple, se raser le crâne a eu des consĂ©quences multiples dans son quotidien, notamment celui de brouiller l’expression de son orientation sexuelle. Si elle ne ressent pas les suspicions d’homosexualitĂ© comme une insulte ou une injure – elle constate, après s’ĂŞtre rasĂ© le crâne, que certains regards fĂ©minins ont changĂ© dans l’espace social.

Pour elle, l’explication pourrait provenir d’une continuitĂ© dans l’affranchissement des normes : « Il faut dĂ©jĂ  tellement s’affirmer quand tu es gay, que se couper les cheveux semble ĂŞtre une continuitĂ© de cette affirmation identitaire qui rebat les cartes de qui est perçu comme la normalitĂ©.« 

Les cheveux courts en couple hĂ©tĂ©rosexuel, un moyen d’affirmer sa libertĂ© ?

Aurelie Marchi, au cours de son exploration capillaire, a aussi mis le doigt sur un deuxième constat : dans de nombreux couples hĂ©tĂ©rosexuels, la coupe de cheveux est une dĂ©cision collective, en particulier chez les femmes dont le rĂ´le d’apparat est très marquĂ©. Pas question de se couper les cheveux sans l’aval du mari, et les nombreuses questions de son entourage, en particulier fĂ©minin, « ton mari approuve ? » trahissent que ce sujet serait, pour beaucoup, une dĂ©cision de couple (et souvent, cette dĂ©cision serait d’avoir « les cheveux longs »).

Aussi AurĂ©lie remarque qu’elle subit beaucoup plus d’harcèlement de rue qu’auparavant : les cheveux courts peuvent ĂŞtre un signal d’affranchissement du couple, de cĂ©libat assumĂ© ou de libertĂ© individuelle – et donc le glissement vers la libertĂ© sexuelle n’est pas très loin.

Des marqueurs qui peuvent bien sĂ»r s’avĂ©rer très trompeurs, mais qui nous font rĂ©flĂ©chir sur l’importance des normes dans notre sociĂ©tĂ©.

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