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Par Union.fr

Mensturbation : le plaisir solitaire contre les règles douloureuses ?

Par | 3 mars 2021

Si nous assistons à une démocratisation et à un intérêt croissant quant à la sexualité et à la santé féminine, les études restent timides et les tabous se retrouvent également dans les recherches scientifiques. C’est pourquoi la marque de sextoys Womanizer lance en mai 2020 une enquête sur la mensturbation.

L’étude, « Mensturbation », contraction de menstruation et masturbation vise à déterminer et analyser les liens existant entre douleur liées aux règles et masturbation. Il s’agit de la première étude clinique au monde s’intéressant à ces thématiques, alliant deux des plus grands tabous, règles et plaisir solitaire féminin.

En collaboration avec le psychologue clinicien et sexologue Dr. Jone, Womanizer s’est également associée avec Lunacopine, qui propose entre autres des coupes menstruelles, pour faire sauter les tabous, mais surtout, pour découvrir si la masturbation peut permettre une diminution des douleurs menstruelles.

« Dans un monde où la masturbation est toujours considérée comme une pratique honteuse, il est important de souligner les nombreux avantages que celle-ci présente. Grâce à cette étude, nous avons pu démontrer de manière empirique que se masturber de manière régulière est une méthode efficace pour soulager les douleurs menstruelles. » – Dr Jones.

Quand les règles font mal

Image : Getty Image

Les dysménorés, terme médical désignant les douleurs liées aux règles, concerneraient 50 à 80% des femmes selon le groupe d’âge et amèneraient certaines à modifier leurs activités quotidiennes : repos forcé, absentéisme scolaire ou professionnel… Ces douleurs peuvent subvenir à différents moments du cycle : quelques jours avant le début des règles, 2 ou 3 jours pendant voire toute la durée des menstruations.

Ces douleurs se manifestent différemment selon les personnes : elles touchent en général le plancher pelvien, le bas du ventre, la région lombaire, l’abdomen, et le périnée. Crampes, spasmes, douleurs irradiantes, tiraillements, sensation de coups de poings, troubles digestifs, vomissements, maux de tête rendent ainsi parfois cette période du mois difficile si ce n’est insupportable.

Les dysménorrhées sont imputables à la contraction du myomètre, muscle utérin. Lors du cycle menstruel, la muqueuse utérine, aussi appelée endomètre, s’épaissit afin d’accueillir un éventuel embryon. Si la fécondation n’a pas lieue, une partie de cette muqueuse se détache et est évacuée par le vagin : voici nos fameuses règles. C’est à ce moment que le myomètre entre en jeu, il se contracte afin d’expulser le sang et les débris de l’endomètre, contractions à l’origine des douleurs.

Ce mécanisme est couplé avec l’action des prostangaldines : le sang secrète des molécules pro-inflammatoires qui agissent comme des hormones stimulant la contraction de l’utérus.

Les causes des douleurs menstruelles sont cependant multi-factorielles et peuvent parfois cacher un problème de santé plus inquiétant, c’est pourquoi il est conseillé d’en parler à un gynécologue lorsque ces douleurs deviennent inquiétantes. Il existe en effet 2 types de dysménorrhées :

  • Primaires : en général sans gravité, elles apparaissent au début des règles dès l’adolescence
  • Secondaires : elles apparaissent tardivement après plusieurs cycles normaux et relèvent, en majorité, d’une origine organique acquise telles que l’adémyose, l’endométriose, la dystrophie ovarienne (accumulation de kystes autour des ovaires), un obstacle cervical ou plus rarement, une infection génitale chronique.

La masturbation : un anti-douleur efficace

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Il existe plusieurs remèdes aux dynménorhés : prise de médicaments, repos, chaleur, sport léger, remèdes naturels… et la masturbation ! 42% des femmes déclarent que la masturbation est plus efficace pour apaiser les douleurs menstruelles, soit presque autant que la prise de médicament (43%). La majorité d’entre elles recommanderait le plaisir solitaire à leur proche dans le cadre des douleurs menstruelles.

C’était vraiment intéressant de voir que la masturbation pouvait Ãªtre plus efficace que mes médicaments habituels. – Avis recueilli dans le cadre de l’étude « Menstruation » mené par Womaniser.

Le plaisir en solo agirait autant sur la fréquence et sur l’intensité des douleurs. Chaque mois, les participant.e.s ont évalué, sur une échelle de 1 à 10, ces deux paramètres, qui ont diminué sensiblement à la fin du test. 70% des personnes ayant participé à l’étude affirment ainsi que la masturbation régulière réduirait fortement l’intensité des douleurs menstruelles.

La masturbation agirait différemment selon les types de douleurs, elle serait ainsi particulièrement efficace pour lutter contre les changements émotionnels et l’irritabilité, les douleurs abdominales, les crampes menstruelles et la sensation de fatigue. Bien qu’elle serait toujours bénéfique quelque soit le type de douleurs, les bienfaits de la masturbation seraient moins importants dans le cadre des douleurs au dos et de celles survenant au cours du premier jour de règle.

« Pour les petites douleurs et l‘agitation mentale, la masturbation m’a vraiment aidée. J‘ai aussi trouvé que cela réduisait la fatigue émotionnelle qui va souvent de pair avec les règles. » – Avis recueilli dans le cadre de l’étude « Menstruation » mené par Womanizer.

Bien qu’elle fonctionne dans une majorité des cas, la masturbation présente des limites en tant qu’anti-douleurs menstruelles et ne constitue pas un remède miracle et universel.

« Je souffre tellement pendant mes règles que je n’ai tout simplement pas envie de me masturber. » – Avis recueilli dans le cadre de l’étude « Menstruation » mené par Womanizer.

Règles douloureuses et masturbation : pourquoi ça fonctionne ?

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L’effet antalgique du plaisir solitaire sur les douleurs liées aux règles s’explique par un processus endocrinien. Au moment de l’orgasme, le corps libère des endorphines, de l’ocytocine et de la dopamine, hormones liées au plaisir et à la détente.

Les endorphines agissent sur la perception de la douleur et neutralisent l’action des prostaglandines. Associée au plaisir et au bonheur, l’ocytocine quant à elle, agit sur le cortisol et réduit cette hormone du stress. Enfin la dopamine renforce les actions habituellement bénéfiques pour l’organisme, comme le fait de manger par exemple. Elle active le circuit de la récompense en provoquant la sensation de plaisir et procurant une vague d’euphorie et de bien- être.

L’ensemble de ces procédés chimiques, en réduisant la perception des sensations désagréables relèguent les douleurs menstruelles au second plan. Parallèlement, on assiste à la stimulation du métabolisme et de la circulation sanguine, qui provoque un relâchement et une décontraction des muscles, source de relaxation et d’une sensation de confort.

Toutes ces réactions atteignent leur apogée pendant et juste après l’orgasme, la boucle est bouclée, voila pourquoi la masturbation peut faire autant de bien, que l’on soit en période de menstruation (ou pas).

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